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"Blanche Odin, « La fée des roses et des fleurs »
Blanche est née le 26 février 1865. On la retrouve en 1875, elle habite Paris. Elle étudie chez les Ursulines, elle découvre à cette époque le dessin au fusain et crayon ainsi que l’aquarelle qui font partie de l’enseignement dispensé, elle y prend goût et chaque jour elle peindra ou dessinera toute seule des petites choses de la vie courante, animaux tels que escargots, souris, oiseaux, champignons, plantes objets divers.
Entre 1885 et 1895 elle étudie, observe et peint comme on respire, elle obtient en 1894 la médaille de vermeil à l’exposition internationale du livre et des industries du papier ce premier succès la galvanise !
En 1890 ,Blanche va rencontrer et se lier d’amitié avec Ulpiano Chéca peintre et dessinateur espagnol. Deux amoureux des techniques sur papier, n’oublions pas qu’à cette époque cet art est considéré comme mineure, il leur faudra aller à l’assaut des salons et conquérir le public en y exposant des œuvres sur papier de grandes qualité comme étant des œuvres à part entière.
En 1900 elle devient l’élève de Madeleine Lemaire, peintre et illustratrice féministe et renommée. Madeleine tient salon à Paris, Blanche y rencontrera Marcel Proust, Réjane, Léon Daudet, Anatole France, Dumas qui animent ces réceptions mondaines, elle deviendra l’amie de Théophile Gautier, D’Alphonse Daudet et du poète Paul Cardheillac avec qui elle correspondra de longues années, c’est de Paul qu’elle devra son surnom de « fée des roses et des fleurs »
Dans l’atelier de Madeleine Lemaitre elle peint des éventails, ornements féminins très en vogue et des sujets d’inspiration asiatiques qui plaisent, on retrouve la main de Blanche dans plusieurs illustrations de Madeleine, d’autre part on retrouve le style de Madeleine dans le travail de Blanche,
En 1905 après l’avoir désignée comme son successeur, Madeleine permet à Blanche d’ouvrir son propre atelier à Paris et lui confie ses élèves, le 21 rue du vieux colombier devient une adresse célèbre, à cette époque on est en plein chaos culturel, tous les styles se mélangent, se côtoient ou s’affrontent dans un violent roulis de révolte, mais Blanche chemine, murmure, elle poursuit avec détermination le but qu’elle s’est fixé, travaillant sans relâche, hermétique à toute influence, s’imposant avec rigueur ; créer son propre style, le mener au terme de son idéal, éviter les écueils, que cela doit être difficile ! En tout état de cause elle restera marquée par la manière de peindre de cette fin de XIXe siècle,
Son caractère, sa forte personnalité, sa droiture d’esprit et sa grande détermination la conduisent sur la route du succès, qu’elle atteindra et dont elle jouira à force de travail et de volonté, évitant de devenir une adepte des uns ou des autres.
Alors qu’elle était montrée comme une personne effacée, mystique, toute dévouée aux autres et à sa religion, on découvre une personne droite et fière au caractère bien trempé, elle mène son école Parisienne et Bagnèraise avec beaucoup de vigueur, elle est dure et sévère et demande à ses élèves la même détermination, le même acharnement qu’elle met elle-même dans sa peinture.
En 1934 elle achète sa maison rue Gambetta à Bagnères de Bigore, elle s’y installe définitivement avec sa mère,
En 1938, elle fait don à la ville de Bagnères de 38 aquarelles dont plusieurs de très grandes dimensions
De 1939 à 1945 elle expose au salon des artistes français et y est couronnée chaque année,
En 1947, elle a 82 ans elle reçoit le titre de chevalier de la légion d’honneur
Elle décède le trois août 1957 à l’âge respectable de 92 ans, aquarelliste de génie, elle emporte avec elle le secret de sa technique et sa parfaite maîtrise de l’eau.